Alors que le marché du PC semblait enfin se stabiliser après les secousses du Covid et du mining, une nouvelle vague de hausse s’annonce, portée par la demande explosive en mémoire due à l’essor de l’intelligence artificielle.
Ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas un choc imprévu. Dès mai 2024, les analystes de TrendForce alertaient sur un probable retournement du marché des composants mémoire. À l’époque, l’information est passée inaperçue du grand public, car les hausses restaient masquées par les stocks accumulés et les ajustements des constructeurs.
La situation a depuis évolué : ce qui n’était encore qu’une prédiction est devenu une réalité. La demande mondiale ne cesse de croître, en grande partie à cause de l’intelligence artificielle, et les prix commencent à le refléter sérieusement.
La DRAM (qui alimente la RAM) et la NAND (présente dans les SSD) sont devenues stratégiques pour les géants de la tech. Le développement massif des data centers IA, comme ceux d’OpenAI, Microsoft ou Amazon, impose des besoins titanesques en mémoire. Et ces acteurs passent commande en priorité, absorbant une large part de la production mondiale.
Les fondeurs comme Samsung et SK Hynix ont bien prévu d’augmenter leurs capacités, jusqu’à +30 % en 2025/2026, mais cela ne suffit pas. La pénurie n’est pas seulement une question de quantité, c’est aussi un problème de rythme. Les chaînes de production ne peuvent pas rattraper l’explosion de la demande en quelques mois.
Selon DigiTimes Asia et Simon Chen (PDG de Adata, un des principaux fabricants), les stocks actuels chez les grands constructeurs asiatiques tournent autour de deux à trois semaines seulement, contre deux trois mois avant. Une situation tendue qui génère des commandes urgentes, de la part des intégrateurs et géants du cloud, ce qui réduit mécaniquement la part allouée au marché grand public. Et comme toujours, ces hausses finissent par se répercuter sur les prix de détail, en Europe comme ailleurs.
Voir les kits de ram disponiblesEn tant que revendeur et professionnel de l’assemblage, je constate chaque semaine, comme beaucoup de mes confrères, les effets très concrets de la tension sur le marché de la mémoire. Les tarifs fournisseurs changent rapidement, les marges se réduisent, et les stocks se tendent. Acheter maintenant, c’est éviter la deuxième vague de hausses prévue début 2026.
Notre conseil : si vous avez un besoin réel, n’attendez pas trop. Chaque semaine compte, et repousser l’achat pourrait sérieusement alourdir votre budget — ou compliquer votre projet si les stocks se vident.
Nous suivons l’évolution des prix quotidiennement. Ce qu’on constate, c’est que les hausses ne sont plus isolées : elles touchent presque toutes les catégories de composants, et elles ne montrent aucun signe de ralentissement. Attendre dans l’espoir d’un retournement rapide est un pari risqué.
Si votre besoin est concret, que ce soit pour jouer, produire, ou remplacer une machine vieillissante, et qu’il ne peut pas attendre plusieurs années, alors le meilleur moment pour acheter, c’est maintenant. Reporter, c’est s’exposer à des tarifs bien plus élevés, voire à des ruptures.
